P1070988Revenir au Mexique, c'était rouvrir la parenthèse d'une année pas comme les autres. Une année à l'étranger, loin des contraintes horaires et matérielles quasi-quotidiennes. J'aurais pu repartir vers d'autres pays, vers d'autres continents, mais ma soif d'espagnol, ma faim de tacos, de quesadillas, mon addiction à la coriandre et mes bons souvenirs eurent raison de moi. Ce grand pays coloré, pimenté et aux paysages variés, dont je n'avais pas visité le quart du territoire m'attirait encore... La facilité peut-être.... Et des raisons budgétaires sûrement. 

Après quelques jours passés à Mexico Districto Federal, capitale toujours aussi folle, et de brefs passages dans de jolies villes coloniales, Quérétaro et Guanajuato, où je revis quelques amis rencontrés lors de ma première venue, je prenais la direction de la Sierra Tarahumara et du Canyon de Cuivre au nord du pays, avec pour but, une fois arrivé là-bas de prendre le train.... "Whaou ! Formidable ! Prendre le train, c'est vraiment un beau voyage que tu nous fais là !" .... Oui mais ce train, moyen de transport rarissime au Mexique, est le célèbre "Chihuahua - El Pacifico", traversant des canyons, des montagnes, des précipices, enfin bref, du grand spectacle. J'ai donc pris ce train, "El Chihuahua - El Pacifico"... 350 kilomètres en 10 heures, j'ai pu admirer des canyons, des montagnes, des précipices, les contrôleurs, les voyageurs, leurs bagages, les housses des appuis-têtes, les accoudoirs... Je suis arrivé à Creel... en short... à 2300 mètres d'altitude... j'ai eu froid. Moi qui revenait au Mexique pour fuir l'hiver français et la maladie....  J'étais au bord de la rupture... J'avais un rhume. Après m'être vêtu un peu plus chaudement, je découvris les alentours : des paysages "sauvages" et "préservés", de vastes plaines où l'on rencontre des formations rocheuses étonnantes aux formes de champignons, de grenouilles, de moines... Ah l'érosion, quelle belle invention ! La Sierra Tarahumara, c'est également le lieu où vivent les indiens.... Tarahumara, connus ici (et par les spécialistes) pour leur endurance. Un de leurs rites est une course où, poussant  au pied une boule de bois de 10 centimètres de diamètre, ils doivent parcourir près de 300 kilomètres.... et certains font les malins à courir 20 ou 42 Kilomètres, sans rien pousser. Les Tarahumara sont également connus pour être l'un des derniers peuples amérindiens à résister au progrès et à fuir le contact avec la civilisation "occidentale". Disons que cette dernière ne leur a pas vraiment donné envie de s'intégrer après des siècles d'exaction et d'expropriation, problèmes toujours d'actualité grâce à l'industrie du bois. Évidemment ces "légers soucis" sont inexistants au yeux du gouvernement mexicain, tout comme la majorité des différents ayant pour acteurs les minorités indiennes. Les Taharumara sont donc toujours en lutte, silencieuse et discrète. Une lutte synonyme d'isolement, mais sûrement le seul moyen pour préserver leurs coutumes, leurs traditions, leur langue, leur peuple...

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